+ Une partie de chasse? + Feat Tim'

Ce matin là, lorsque j'étais sortie de mon antre, j'avais étais surprise de voir un beau soleil darder ses rayons sur le camp. La température était montée à un degré idéale, et les feuilles reprenaient leurs couleurs d'antan. Le retour imminent du printemps se faisait sentir, et je ne pouvais que m'en réjouir. Je jetais un œil dans le reste du camp :  Quelques guerriers paraissaient sur des pierres plates, et deux apprentis se pourchassaient à travers le camp. Plus loin, trois chatons se bousculaient sous l’œil vigilant de leurs mère. A la vue de cette agitation, je souris. J'avisais soudainement un guerrier resté seul près de sa tanière. C'était Patte d’Écureuil, celui que je jugeais le plus apte à devenir lieutenant. Pourquoi ne pas lui proposer une partie de chasse? D'autant plus que ce serait dommage de rester cloîtré ici par ce beau temps... Je l’appelais :

"-Bonjour Patte d’Écureuil! Ça te dirais d'aller faire un tour vers la Rivière Tumultueuse afin de voir si les terres sont de nouveaux praticables? Nous pourrions aussi en profiter pour chasser."

En effet, à cause des pluies d'automne, la rivière avait débordée, et la neige n'avait rien arrangée...Cela faisait donc un bout de temps que nous ne pouvions pas profiter de ses rives afin d'y trouver des proies.

[ Hors Rp' : Ca ne te dérange pas que je t'appelle Tim? ]

Je m'étais réveillé tôt ce matin, en raison d'une nuit difficile. J'avais beau me tortiller dans tout les sens, aucune position se révélait être meilleure que l'autre.
Le soleil était radieux, tout s'annonçait merveilleusement bien aujourd'hui. Le camp était calme. Une brise légère me fit frissonner.

"Bonjour Patte d’Écureuil ! Ça te dirais d'aller faire un tour vers la Rivière Tumultueuse afin de voir si les terres sont de nouveaux praticables ? Nous pourrions aussi en profiter pour chasser."

Je me retournais en entendant cette voix familière à tout le clan. Une ravissante femelle grise se trouvait devant moi. Après une telle nuit, me dégourdir les pattes ne pouvait me faire que du bien, et puis quel honneur d'être avec la meneuse du clan.

"Bonjour Etoile Oubliée. Je suis partant oui !"

[Hors rp : Oui Tim c'est très bien =)]

Le chat brun se retourna et me souris.

"-Bonjour Etoile Oubliée. Je suis partant, oui!"

Je lui souris en retour, un sourire un peu crispé. Il faut dire que j'avais perdue l'habitude, avec tout ces morts...Notre chef, notre lieutenant et notre guérisseur avait disparu cet hiver, à cause du mal vert. Le Clan avait alors voté pour que je sois cheffe, ce qui ne m'arrangeait pas vraiment...Mais maintenant, je suis prête à tout pour lui. C'est avec cette détermination que je sortis du camp. Mes pattes battant contre la terre meuble d'ou sortait de jeunes pousses et les chants des oiseaux me ravissait. Nous traversâmes le territoire au trot avant d'arriver enfin à l'endroit choisi. Je m'arrêtais  à quelques longueurs de queues de la rivière qui semblait être revenue à son niveau normal. Je posais une patte hésitante sur la surface du sol qui nous séparait encore d'elle : Celui ci était humide, mais on pouvait s'y risquer sans crainte. Je fis un signe de la queue à Patte d’Écureuil, lui signifiant qu'il pouvait s'adonner à la chasse, puis je me mis moi même en quête de gibier.

Je me faufilais comme une ombre parmi les arbres longeant la rive. Me déplacer silencieusement était une de mes qualités, ainsi étais-je totalement dans mon élément ici. Je levais la truffe à l'air, sentant l'odeur alléchante d'un campagnol! Je commençais donc à suivre sa trace.

Après avoir répondu, je me demandais pourquoi elle m'avait choisi moi, parmis tout les guerriers du clan, pour chasser avec elle. Elle me souris, et je me perdit un instant dans son regard bleu. Je ne pouvais poser de mots sur ce que je ressentis en la regardant. Elle avait l'air ... Tendue ? OU non ... Triste ? Les deux peut être ? Les circonstances de son sacre en était peut être les raisons. D'une certaine manière je la comprenais, même si je n'avais aucune idée de ce qu'elle éprouvait.

Les oiseaux gazouillaient gaiement quand nous sommes sortis du camp en trottinant. Le soleil réchauffait ma fourrure brune. J'aime sentir la terre sous mes coussinets, c'est si agréable. Lorsque nous sommes arrivés à la rivière, Etoile Oubliée s'avança prudemment sur la rive. Elle tâta le sol avec une de ses pattes avant, puis me fit un rapide signe de la queue : on pouvais chasser tranquillement. Je me mis alors en tête de débusquer un des oiseaux qui chantait à tue tête. Les arbres se dressait comme des géants devant moi. J'aperçus des plumes de grive entre les racines d'un arbres. Mais elles ne retinrent pas mon attention.

"Etoile Oubliée ! Viens donc voir ça."

Il y avait, à côté de ces plumes, une fiente de renard encore fraîche.

Je continuais à m'enfoncer dans les bois sur la piste du campagnol. Je m'arrêtais au pied d'un chêne. Entre ses racines noueuses, ma proie était en train de déterrer une graine. Je me mis en position du chasseur, les muscles bandés, les yeux réduits à deux fentes. Je fléchis mes pattes et me préparait à bondir...

"-Etoile Oubliée! Viens donc voir ça."

Le campagnol releva la tête d'un air apeuré et me vit. Il lança un petit cri de frayeur avant de détaler dans les buissons, mais je n'en avait que faire. Vu le ton alarmé de Patte d'Ecureuil, ce qu'il avait à me montrer était plus important qu'une bête maigrichonne. Je me dépêchais de le rejoindre.   A côté de lui, quelques plumes de grive qui venait sûrement du dernier festin de l'auteur des fientes qui était tout près... Bien sûr, je savais que l'arrivée des feuilles nouvelles signifiait aussi que les renards, blaireaux et autres bêtes de ce genre sortait de leurs nid, mais je ne m'en réjouissais pas pour autant. Je fis un rapide diagnostique:

"-Elle sont encore fraîche, moins d'une heure je dirais. Si nous nous dépêchons, nous pouvons rapidement le rattraper."

Etoile Oubliée surgit rapidement dans mon dos avec une grace étonnante dans ses mouvements, et aperçu les traces du passage du renard. Elle les observa un moment avant de décréter :

"Elle sont encore fraîches, moins d'une heure je dirais. Si nous nous dépêchons, nous pouvons rapidement le rattraper."

J'espérais au plus profond de moi que le goupil avait eu la bonne idée de déguerpir de notre territoire, et qu'il ne reviendrais pas de si tôt. La chasse au renard, ce n'étais pas ce que je préférais. Mais ma meneuse disais vrai, les dépôts étaient encore récent, et l'animal rôdait sûrement toujours sur nos terres et dévorait nos proies, nous laissant leur carcasse. Il fallait cependant faire vite. Si le renard trouvait le camp, il risquait de trouver le chemin de la pouponnière, et de s'en prendre aux reines et aux chatons. Je n'imaginais pas l'horreur d'un tel massacre au sein du camp. Bien sûr nos guerriers se chargeraient de les défendre, mais mieux valait s'en occuper nous même sur le champ.

"D'après l'odeur il est parti vers ces fougères regarde."

En même temps, je désignais du museau des buissons a gauche de l'arbre, près de la rive. Je m'approchais et découvrais avec effroi les reste d'un mulot à peine terminer. Il restait de quoi nourrir un apprenti ! Quel gachi.

Je regardais le matou brun. Les traits de son visage étaient tendus et il paraissait être perdu dans de bien sombres pensées...Je devinais sans peine ce qu'elles pouvaient être, et je les partageaient...Le Clan ne s'était pas encore remis de la maladie, comment pourrait-il résister à ces nouveaux dangers? C'est la voix de Patte d'Ecureuil qui me fit enfin réagir.

"-D'après l'odeur, il est parti vers ces fougères, regarde."

Je m'approchais. En effet, les fougères étaient saturées du fort fumet qui était commun à ces mammifères. Je fronçais le museau, tant la puanteur était forte. En tout cas, maintenant nous savions par ou aller!

"-Tu as raison. Allons y!"
Je me retournais vers Patte d’Écureuil et voyait alors qu'il me désignait les restes d'un mulot. Je grimaçais. Cet animal n'était même pas capable d'enterrer convenablement ses restes! Cela aller attirer les charognards qui n'en manquaient pas une. Je me dépêchais de le recouvrir de terre avant de prendre la direction indiquée par la piste du renard.

Au fur et à mesure de notre avancée, les arbre se firent plus rapprochés les un des autres, l'obscurité plus grande. Bientôt, le soleil ne réussit plus à percer les frondaisons et l'air devint nettement plus frais. Je frissonnais, mais j'étais tout de même contente. Il est vrai que j'aimais beaucoup l'obscurité, je la trouvait apaisante... C'est alors que l'odeur du renard se fit soudainement plus forte, plus nette.

"Tu as raison. Allons y!"

Etoile Oubliée s'approcha et examina les restes du mulot, d'un air de dégoût. Elle s'empressa de les  recouvrir de terre et me fit signe d'avancé. Nous avancions à une allure raisonnable. L'air se rafraîchit et se fit plus humide lorsque le soleil disparut du couvert des arbres. La meneuse n'avait pas l'air de mauvaise humeur. Avec les récentes difficultés que le clan venait de traverser, je m'inquiétait légèrement de la santé morale de notre cheffe. Elle progressait avec assurance entre les arbres qui se resserrait au fur et à mesure de notre parcours.
Une expression -sur laquelle il m'est impossible de mettre des mots- traversa en un éclair son visage. Avait-elle sentit la même chose que moi ? Sûrement. Le goupil ne devait pas être très loin. Sur mes gardes, je fit quelque pas en avant ; c'est alors que je la vit. Derrière des fleurs de bruyère, une queue touffue de couleur fauve, les poils mal entretenu. Il était là. J'étais incapable de bouger. Je jetais un bref coup d'oeil à Etoile Oubliée, je ne savais pas si elle l'avait vu.

"Etoile Oubliée .. Chuuut, regarde ..."

J'avais essayer de parler le moins fort possible, un timbre juste assez haut pour que la femelle grise puisse m'entendre. Sans elle, le clan des Astres serait perdu. Je me devais de la protéger, pour le clan, quitte à y laisser ma vie.

Je m’arrêtais soudainement, me rendant compte que Patte d’Ecureuil ne me suivait plus et s’était arrêté, les yeux exorbités dans une direction précise. Il paraissait immobile, incapable d’effectuer le moindre geste. Il me murmura néanmoins :
"Etoile Oubliée .. Chuuut, regarde ..."
Je me retournais juste à temps : Une masse d’un uniforme brun-roux venait de se jeter sur moi, griffes et crocs dehors. Je me jetais sur le côté en un roulé-boulé, l’évitant de justesse. Je me relevais et jetais un rapide coup d’œil à mon compagnon de patrouille : Il paraissait sans sortir sans trop de mal. Rassurée, je me précipitais sur le renard et lui mordit de toutes mes forces sa patte arrière. Il glapit et se retourna, j’essayais de reculer, mais un buisson de ronce m’en empêcha et la bête en profita pour m’entailler profondément la joue. Je feulais et ripostais en faisant pleuvoir des coups de griffes sur son museau, espérant que Patte d’Ecureuil n’était pas blessé. C’était le seul guerrier que je connaissais vraiment, et je ne savais pas ce que je ferais si jamais il n’était plus là…
Le sang giclait des blessures du goupil, mais je commençais aussi à faiblir. Voyant que mes coups n’étaient plus aussi rapides qu’avant, le renard en profita pour me mordre profondément l’épaule. Ivre de rage, je bondis et me retrouvais sur son dos. Il se secoua pour essayer de me déloger, mais je m’accrochais de mon mieux en labourant sa chaire de mes griffes. Il roula alors à terre et je dû bondir sur le côté pour ne pas être écrasée. Je profitais de cette accalmie pour chercher Patte d’Ecureuil des yeux.

M'avait-elle entendu ? Je vis avec horreur la bête sortir de son buisson et se jeter sur Etoile Oubliée. Celle-ci se retourna juste à temps, et roula de côté pour l'esquiver. J'observais attentivement leur combat. La femelle grise était agile de ses pattes et se battait aisément. Cependant, ses coups commencèrent à faiblir et le renard mordit d'un coup violent son épaule. Elle dû rouler de côté pour ne pas être écrasé par la bête. Mon regard croisa alors le sien.

"Tiens bon !"

Non je n'avais rien de plus rassurant à lui dire, peut être est-ce car il est difficile de rassurer quelqu'un lorsqu'on est soi-même terrifier par la situation. Pour laisser le temps à ma meneuse de souffler, je me jetais à mon tour sur le renard et lui mordait farouchement le flanc. Celui-ci me plaqua au sol avec ses pattes antérieurs. J'esquivait de peu une morsure fatale à la gorge, qui m'atteignit donc à l'épaule. J'hurlait de rage et de douleur. Je sentait les crocs acérés de l'animale s'enfoncer lentement dans ma chaire. Je lui labourait le ventre avec mes griffes. Peut être aurais-je pu me passer de l'enrager ainsi, car fou de douleur -je le comprend ...- il me propulsa contre un arbre, sur lequel ma tête se cogna. Je saignait abondement et ma tête me tournait. J'aperçus du coin de l'oeil Etoile Oubliée. Que faisait-elle ? Aucune idée.
La terre bougeait, les arbres ressemblait à de grandes pattes de félins, teintés de vert, et le chant des oiseaux me semblait si lointain que j'aurais pu jurer qu'il n'y en avait pas. Décidément, j'étais sonné.

Je regardais Patte d'Ecureuil se jetait à son tour sur le renard et lui morde sauvagement l'épaule. Rassurée sur son sort, j'en profitais pour lécher mes plaies les plus profondes afin d'éviter qu'elles de saignent trop, puis je me retournais vers l'affrontement. Il était plus que temps de s'occuper de ce renard et de le chasser de notre territoire. Je me rappelais alors que l'assemblée se déroulait demain soir. Je pourrais en profiter pour avertir les autres Clans... C'est en pensant à tout cela que je me jetais dans la bataille. J’atterris sur l'arrière train du goupil et j'en profitais pour arracher quelques touffes de poils de son dos avant qu'il ne me jette à terre. Je reculais contre un arbre, me préparant à lancer une attaque risquée. Le renard avançait vers moi, l'air triomphant. Je lus dans ses yeux qu'il croyait m'avoir coincé et il jubilait déjà du gout de mon sang dans sa gueule... Concentrée, je bondis soudainement au dessus de sa tête et me retournais dans mon saut, de façon à retomber derrière lui. Malheureusement, j'avais sous-estimée sa rapidité et à peine me remettais-je sur mes pattes qu'il était sur moi. Feulant, le traçais une profonde entaille sur sa joue et le mordit sauvagement dans le cou. Il se débattit violemment mais je vis au bout d'un moment la peur dans son regard. Je le lâchais alors et il partit dans les fourrés, la queue entre les pattes. La respiration haletante, je remarquais alors une entaille profonde qui barrait mon flanc. J'étais tellement absorbée par mon combat que je ne l'avais pas remarquée...Je voyais alors Patte d'Ecureuil qui était étendu contre un arbre. J'avançais vers lui en grimaçant à cause de la douleurs.

"-Patte d'Ecureuil? Tu m'entends?"

Son regard était vague, mais heureusement, je sentais son pouls battre encore.

Les grand arbres feuillus au-dessus de nous, la terre molle sous mon corps affaiblit, les buissons embaumant une douce odeur de bruyère, les oiseaux chantant cette mélodie que j'aime tant, les rongeurs effrayés par notre présence .. Toute la forêt en fait. Toute cette immensité verdâtre et naturelle, cette deuxième mère qui m'a vu naître, mourir, puis revivre, c'est étrange de le dire ainsi et pourtant. En l'espace de quelques secondes, tout ceci avait disparu. Le néant, le vide, le trou noir. Mon esprit était incomplet.

"Patte d'Ecureuil ? Tu m'entends ?"

Il me fallut du temps pour me réhabituer à la lumière éclatante du soleil. Je distinguais une voix familière de plus en plus proche. La voix de celle pour laquelle j'avais risqué ma vie. La voix de celle qui avait sauvé la mienne. L'entendre, c'était comme renaître. Je me remis sur patte lentement en m'appuyant sur l'arbre qui se dressait derrière moi, celui où je m'étais cogné. Je sentais le regard inquiet d'Etoile Oubliée pesé sur moi.

"J'étais plus sonné que ce que je pensais."

Non je n'est jamais été très doué pour l'humour, mais j'espérais que cela détendrais l'atmosphère. Je lui souris et regardait son flanc ensanglanté; elle n'avait pas l'air d'avoir perdu trop de sang, mais était sûrement à bout de souffle. Je cherchais des yeux le renard. Des touffes de fourrure étaient éparpillées un peu partout, mais aucune trace du prédateur. Je regardais ma cheffe dans les yeux d'un air reconnaissant, et attendait son verdict.